Robert Oster Signature – Caffe Crema

par Stéphanie

Depuis mon coup de cœur pour l’encre Chocolate Brown de Diamine, je prête un œil plus attentif aux encres marron que je vois passer sur les réseaux sociaux. Je me suis ainsi procuré l’encre Caffe Crema suite à une recommandation sous une de mes publications sur Reddit .

J’étais aussi très curieuse de tester les encres de Robert Oster Signature : une marque australienne dont on entend parler de plus en plus dans les cercles calamophiles.

Stylo encré avec la caffe crema de Robert Oster Signature

Au niveau du design, je trouve les bouteilles de Robert Oster Signature super mignonnes. Elles sont simples mais tout en rondeur, ce qui leur donne une certaine élégance. La taille et la forme permettent de la ranger dans un tiroir standard, et le large goulot est vraiment appréciable. Elles contiennent 50 ml d’encre (24 CAD environ).

Robert Oster détaille sur son site Web plusieurs aspects de ses encres d’un point de vue éthique. La bouteille est-elle recyclable? Est-ce que les encres sont écofriendly? Qu’en est-il des encres pailletées? Les encres contiennent-elles des sous-produits animaux? C’est la première fois que je vois ce souci de transparence quant à l’impact environnemental des encres. C’est vraiment une initiative à saluer.

La crème de café

Vous voyez la mousse onctueuse d’un café fraîchement versé? Et bien Caffe crema reproduit assez bien cette couleur qui vous prépare visuellement à déguster un bon café. Il ne manque plus que le parfum! Avec Caffe Crema, on est en présence de teintes marron clair, qui tirent vers le jaune, presque du doré. Elle peut aussi faire penser aux feuilles mortes qui craquent sous le pied en automne. C’est d’ailleurs en raison de sa couleur un peu automnale qu’on me l’avait recommandée.

Petite anecdote : c’est le blogueur et collectionneur d’encres et de stylos Australien Yagan Kiely (aka Macchiatoman) qui a aidé Robert Oster à trouver le nom de cette encre.

Caffe Crema nous offre de jolies et délicates nuances au fil de l’écriture. C’est une des caractéristiques que j’aime le plus retrouver dans une encre. Je l’utilise au quotidien depuis deux mois avec une plume médium qui permet d’apprécier ses variations de couleurs. Avec la plume large TWSBI Eco 1.1, l’écriture semble plus uniforme et je retrouve moins les nuances que j’obtiens avec une plume médium. Évidemment, le parallel pen donne des nuances très marquées. Elle est suffisamment foncée pour être utilisée avec une pointe fine et on obtient même quelques nuances (voir les citations dans les feuilles de test).

Feuille de test Caffe Crema robert Oster Signature sur du papier Tomoe River.
Dégradé des teintes de l'encre Caffe Crema de Robert Oster Signature sur du papier Tomoe River
Tomoe River
Feuille de test Caffe Crema robert Oster Signature sur du papier Rhodia Dotpad.
Dégradé des teintes de l'encre Caffe Crema de Robert Oster Signature sur du papier Rhodia Dotpad
Rhodia Dotpad

Avec les papiers Rhodia et Tomoe River, je ne note pas d’iridescence ou simplement un léger pourtour noir qui se démarque quand il y a beaucoup d’encre.

Plan rapproché de la feuille de test Tomoe River

Encre sèche ou stylo sec?  

Caffe Crema est l’encre qui m’a fait comprendre ce que la « sécheresse » signifie quand on parle de stylo-plume. Au quotidien, j’écris avec mon stylo Pilot custom 74 et je n’avais jamais rencontré de problème de fluidité jusqu’à ce que j’utilise Caffe Crema.

Il ne m’a pas fallu longtemps pour m’apercevoir que quelque chose clochait avec cette combinaison encre/stylo. Malgré sa jolie couleur, un point m’irrite quand j’écris. Je connais des faux départs à chaque début de phrase et dois constamment repasser sur mes premières lettres tracées. Il faut parfois presser le stylo sur la feuille pour que l’encre se dépose. Une fois « lancée », l’écriture est fluide mais il suffit que je pose mon stylo même quelques secondes, pour que cela recommence.

J’étais particulièrement perplexe parce que les revues que j’avais consultées parlaient d’une fluidité convenable, voire très bonne. Serais-je tombée sur un mauvais lot? On ne parle pas d’un échantillon là mais d’une bouteille standard de 50 ml quand même.

En cherchant un peu plus, je me suis rendu compte que ce problème de lubrification est aussi souligné sur le forum fountainpen network (cette revue et celle-ci). Outre qu’on utilise la même encre, le point commun entre ces revues et la mienne est que nous utilisons des Pilot… Prise d’un doute, j’ai fait quelques recherches sur le Pilot custom 74. Résultat : la « sécheresse » est un problème bien connu de ce stylo, et même des Pilot en général! En bref, la plume est tellement serrée que la moindre encre un peu moins lubrifiée a du mal à s’écouler…

Le test effectué ensuite avec 4 autres stylos différents est sans appel. Je n’ai de problème qu’avec le Pilot Custom 74 (et le stylo Jinhao médium, mais vu le prix, cela me surprend moins!). Ironie du sort : c’est avec ces deux stylos problématiques que j’obtiens les nuances de couleur les plus marquées…

Test de la Caffe crema avec 5 stylos différents

J’imagine que j’ai été assez chanceuse jusque là pour n’avoir utilisé que des encres très fluides avec mon stylo Pilot custom 74. Du coup, je ne classerai pas la Caffe crema parmi les encres très fluides, contrairement à une encore comme Apache Sunset de Noodler’s Ink.

Allergique à l’eau

Tâche d'eau sur texte écrit avec l'encre Caffe crema

Habituellement je fais le test de la résistance à l’eau quand je rédige la feuille de test. Pour cette encre, même pas eu besoin! J’ai appuyé ma main mouillée sur une partie de mon bullet journal et le résultat est éloquent. Mon titre est illisible et les lettres mouillées sont complètement effacées. La résistance à l’eau n’est habituellement pas un de mes critères de choix mais c’est toujours bon à savoir!

Pour le reste de ses caractéristiques, l’encre Caffe Crema se comporte correctement. Le temps de séchage est plutôt rapide, même sur du papier Tomoe River : 20 à 30 secondes pour sécher sur ce papier, c’est un bon score! On ne constate aucun « feathering » (apparemment on dit fougération en français mais je trouve le mot moins élégant). Elle ne transperce pas le papier même si on aperçoit très légèrement l’écriture en transparence au dos des deux feuilles de test.

Au final, ce manque de lubrification me gâche un peu le plaisir à utiliser cette encre avec mon stylo Pilot. Je ne sais pas si je vais tenter d’écarter les branches de la plume, comme beaucoup le conseillent. Après tout, mon Pilot custom 74 se comporte très bien avec d’autres encres comme la Chocolate Brown ou la Vert de gris de J. Herbin.

Pour l’instant, je vais continuer d’utiliser Caffe Crema en privilégiant un stylo moins « sec ». Le TWSBI Eco semble bien faire l’affaire. Il faut trouver le stylo qui lui convient!

Citation écrite avec un stylo Pilot metropolitan pointe fine encré avec l'encre Caffe crema

Voir aussi

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